S.L. : L’entreprise a une responsabilité sur le harcèlement sexuel ou moral. Elle a l’obligation de prévenir et de mettre en place des actions de prévention. Il y a aussi une obligation de résultat. L’entreprise peut mener des enquêtes confidentielles après réclamation.
Au cours de mon parcours, j’avais mis en place une hotline en interne, j’avais accès aux réclamations et plaintes. Je sais que la notion d’anonymat est primordiale. Je peux vous garantir qu’il y a un réel respect de la confidentialité. J’ai eu à traiter des questions de harcèlement et mené des enquêtes avec le CHSCT. Une fois l’enquête terminée, nous nous sommes réunis avec les représentants du personnel pour mettre en place des actions correctives ou sanctions pouvant aller jusqu’au licenciement en fonction de la gravité des faits. Les N+1 des personnes concernées ont toujours été impliqués.
Il faut parler des comportements déplacés. La récurrence et la régularité de remarques vous blessent, il faut en parler le plus tôt possible de façon à débloquer la situation. Si le stage dure six mois et que l’on souffre tout ce temps, le stage n’aura servi à rien du tout à part être impacté psychologiquement, et personne n’est gagnant !
Oui, c’est délicat d’en parler quand on est stagiaire (ou salarié) et que l’on a besoin de valider son diplôme mais si vous ne parlez pas, cela ne changera pas ! Une personne qui a des écarts de comportements le fera une fois, puis deux, puis trois. Cela finira par se savoir.
Comment parler et comment oser en parler ? Il faut déjà regarder si la maison a une vraie position de communication contre le harcèlement. Si ce message est affiché, c’est une invitation à discuter. Il est possible de parler de façon confidentielle en visio ou en dehors du bureau avec l’équipe RH. Je pense que les DRH sont à l’écoute car si cela dure sur le long terme, cela impactera l’image de l’entreprise.
L’entreprise est une micro-société, toutes les problématiques que l’on rencontre dans notre société, on les retrouve dans l’entreprise. Alors plus tôt vous parlerez de ce qui ne va pas, plus vite, la solution sera facile à trouver.
Mais quand tout va bien, dites – le aussi !